jeudi 22 février 2007

Série « Isaac de Gérone » par Caroline



Et oui, encore une série de « grands détectives » dans la collection 10/18 dirigée par J.C.Zylberstein.

Cette collection nous a fait découvrir, au fil des ans, un certain nombre détectives amateurs (moines, médecin, apothicaire, chevalier, clerc du roi,chats siamois, journaliste, libraires, juge, coroner…………..).
Cette série possède un atout particulier : le héros est un médecin juif aveugle, vivant en Espagne, à Gérone, au quatorzième siècle.

Ce qui est intéressant ici, c’est que l’auteur Caroline Roe, fait de Isaac, le médecin aveugle, « un descendant de Isaac l’ aveugle ».
N’est-ce pas prodigieux !

Un auteur de roman policier canadien a entendu parler de ce Maître de la Cabale provençale que nous a fait redécouvrir de façon magistrale Charles Mopsick dans « les grands textes de la Cabale » ; nous expliquant que ce Maître fut un des instigateurs de la pensée théurgique restauratrice.

Résidant dans le « Call » de Gérone [le quartier juif de Gérone], Isaac est appelé à soigner en plus de ses coreligionnaires, des chrétiens notamment l’évêque de Gérone, personnage autocratique qui devient rapidement son ami.
« dans le palais de l’évêque, Isaac s’était enfermé avec Berenguer pour examiner le genou gonflé de son excellence »

Isaac est un héros humaniste, il mène ses enquêtes, du fait de son infirmité, de manière particulière.

Nous avons déjà pu découvrir plusieurs romans de Caroline Coe : « le glaive de l’archange », « antidote à l’avarice », « Potion pour une veuve », « remède pour un charlatan », « consolation pour un pêcheur », « vengeance pour un mort ».

Depuis le premier roman, un peu confus jusqu’au dernier, les intrigues se succèdent, tournant toujours autour de meurtres, de complots, de machinations……………….

L’auteur nous décrit cependant un moyen age sans fioritures, avec ses auberges d’une propreté douteuse, ses marchés colorés, ses routes peu sures, ses châteaux froids et sinistres, son anti-sémitisme omniprésent où le moindre problème provoque la colère de la populace.
« C’est les juifs qu’ils jettent en prison ?
Pourquoi ?
Parce qu’ils sont juifs »
(Antidote à l’avarice)

Pour servir de lien avec un roman qui défraie la chronique aujourd’hui [Da Vinci Code] de Dan Brown, «Consolation pour un pêcheur » nous relate les vives psychoses qui peuvent secouer à tout moment une ville (Gérone) en présence d’un objet que personne n’a jamais vu : le mythique graal !

On accuse l’objet de faire mourir ses propriétaires ; des scènes d’hystérie secouent Gérone ; les juifs sont accusés de tous les maux et l’évêque Bérenguer s’en prend à Isaac qu’il accuse de croire à cette histoire. Pour calmer les esprits, l’auteur lance son héros dans une enquête qui va vite prouver que la magie n’a rien à voir avec les meurtres.

Il s’agit, en finalité, d’une bonne série le seul petit défaut perceptible est la répétition au fil des romans des mêmes noms et des mêmes prénoms, mais la situation des juifs au quatorzième siècle en Espagne est bien rendue

« Un juif !cria l’un d’entre eux ; attrapons-le ; on va l’emmener à la rivière pour le baptiser »

Dr Isaac anichevski-5765


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